Stéphane Verlet-Bottéro est le curateur de la prochaine académie du N.A! Fund, intitulée « Nous avons besoin d’endroits où nous pouvons tomber amoureux ».
Elle réunit douze artistes à Bâle, du 20 au 24 juin.
Participants: Inge Ceustermans, Etienne Chambaud, Sjim Hendrix, Valentina Karga, Sophie Krier, Tiphanie Mall, Andy Merritt, Katarzyna Przezwanska, Simon Ripoll-Hurier, Julia Stern, Hanes Sturzenegger, Yesenia Thibault-Picazo.
Ils rencontreront des acteurs locaux de la transition et débattront des liens entre l’implication culturelle et les biens communs.
Dans ses Cours et séminaires au Collège de France en 1977, Roland Barthes a abordé le problème philosophique de la coexistence des individus à travers le prisme du quotidien : la nourriture, les objets, les lieux… Réaliser l’utopie d’un sujet collectif et « idiorhythmique » suppose de surmonter les divisions arbitraires autant que d’ouvrir des espaces d’intérêts partagés. Comment des relations de biens communs peuvent-elles se traduire en méthodes culturelles pour construire une société conviviale ? L’attachement au lieu peut-il donner du sens à notre tension vers le monde ? En ces temps d’accélération et de séparation, les pratiques intuitives de la vie locale et du « buen vivir » représentent un précieux savoir. Un nombre croissant de citoyens s’implique dans un processus horizontal de transition écologique et sociale qui trouve ses racines dans les gestes simples de la vie quotidienne : faire pousser des légumes, préserver des semences, échanger des connaissances, et construire des outils de résilience pour se préparer aux multiples crises qui se profilent à l’horizon de nos systèmes d’organisation complexes mais fragiles : dette, pic pétrolier, dérèglement climatique, baisse des rendements agricoles, déclin général de l’efficacité des systèmes.
Illustration : ‘Governing the Commons’. Elinor Ostrom, Cambridge University Press, 1990