Dans l’atelier qu’occupe Alice Mulliez au Centquatre, les bouteilles de vinaigre sont sagement alignées dans un coin. Du sucre blanc, aggloméré en diverses formes, sèche tranquillement. « Work in Progress » : l’artiste travaille sur une œuvre baptisée « Vestiges ». Aussi, les photos sont interdites. En attendant son exposition en juin 2014 au Centquatre , Alice Mulliez parle de sa démarche. Extraits.
Sur le travail autour de la nourriture : « C’est un terrain simple et commun. Il ouvre la porte entre l’art contemporain et le public, charrie des symboles culturels, sociaux, anthropologiques, évoque l’intimité et le partage. »
Sur son installation « A table… », au musée Calbet, à Grisolles, en 2012. Alice Mulliez y a préparé un « buffet muséal », invitant le public à déguster des formes gélifiées et colorées : « J’ai rencontré les « amies du musée »pour défricher le patrimoine culinaire régional. C’est un travail en amont, avec les acteurs du territoire qui ne se voit pas forcément au rendu de la pièce, mais qui est très important pour moi. »
Sur son atelier « AGARAGAR.. », en 2012. A partir d’additifs alimentaires, de colorants et de produits non identifiés, les participants ont fabriqué de la nourriture extraterrestre : « C’était une espèce de cri. Pour évoquer l’industrie alimentaire, la globalisation du goût… »
Sur son sabre de coupeur de canne, couvert de cristaux de sucre, selon la recette du candi, créé à Saint-Denis de la Réunion en 2013 : « J’ai habité à la Réunion, qui est une île sucrière. J’aime travailler sur le territoire. Trempé dans une solution de sucre et couvert de cristaux, l’objet devient précieux et minéral. »