Toril Johannessen est une artiste sélectionnée dans le cadre de dOCUMENTA(13). Elle a accepté de participer à l’Académie itinérante du Fonds Nature Addicts en tant qu’« artiste phare ». Interview.
1/ Vous êtes sélectionnée dans le cadre de dOCUMENTA, qu’est-ce que ça représente pour vous ?
L’exubérance !
2/ Qu’attendez-vous de l’Académie ?
Ce que j’espère, c’est que le groupe rassemblé au sein de l’Académie saura mutuellement s’inspirer et apprendre les uns des autres, en s’impliquant généreusement dans les débats qui auront lieu dans le contexte de l’académie, et espérons-le aussi après. Peut-être que certains participants s’engageront dans des collaborations, peut-être pas nous. Je pense qu’en septembre, nous devrions nous concentrer sur le partage des connaissances et des points de vue, ensuite peut-être des projets précis verront le jour, peut-être pas. J’ai hâte de découvrir les pratiques artistiques des autres participants, et d’observer comment leur travail retranscrit les thèmes et les questionnements soulevés au cours de l’académie, autour de la nature et de l’écologie.
3/ Avez-vous déjà participé à une « Académie » (sous toutes ses formes possibles) ? Si oui, quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?
En 2010, j’ai participé à un programme de trois mois au sein de la Mountain School of Arts, une école de Los Angeles gérée par des artistes. Il s’agit d’une toute petite communauté, avec seulement une classe par an, et l’objectif n’est pas vraiment de travailler autour des pratiques des étudiants, mais surtout de se concentrer sur l’apport de professionnels représentant un large éventail de disciplines, tels que des philosophes, des scientifiques, des programmateurs, de se concentrer sur les débats rendus possibles par ces rencontres. Si l’on prend la définition d’une académie au sens large du terme, on pourrait citer les cercles d’études mensuelles que nous avons initiés à Bergen il y a quelques années dans le contexte de l’organisation artistique locale B-open. Au sein de ces cercles d’études, les artistes de Bergen ont dû choisir un texte servant de base à une discussion et les participants ont été accueillis dans leurs studios. Nous avons initié ces cercles afin de créer un espace de débats universitaires tout en permettant de visiter les studios et de rencontrer les artistes de la scène artistique locale. Différents studios, différentes communautés et différentes générations étaient représentés. Je co-organise actuellement un atelier international orienté résidence pour le collectif du studio Flaggfabrikken, dont je fais partie. Parmi les projets en préparation, il y a une conférence autour de la manière dont l’académie artistique locale, gérée par des artistes, est passée par plusieurs stades d’institutionnalisation au cours du 20e siècle pour finalement devenir le département artistique de l’école d’Art de Bergen, laissant derrière elle le titre d’« Académie ».